Saranghee
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Saranghee


 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -50%
-50% Baskets Nike Air Huarache Runner
Voir le deal
69.99 €

Partagez | 
 

 You're on my heart, just like a tatoo

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité


You're on my heart, just like a tatoo _
MessageSujet: You're on my heart, just like a tatoo   You're on my heart, just like a tatoo Icon_minitimeDim 22 Aoû - 10:48

      « Voici le dernier appel pour l’embarquement du vol ICN-1297 en direction de l’aéroport international Incheon, à Séoul. Veuillez vous diriger à la porte 7. »

    Le moment si redouté était arrivé. Il n’y avait plus la possibilité de retourner en arrière. La jeune femme avait déjà retardé l’échéance aussi tard qu’elle avait pu. Si elle manquait cet avion, son visa expirerait et elle pourrait avoir de gros problèmes avec les autorités… sans compter qu’elle risquerait de manquer la rentrée à l’université. N’ayant d’autre chois que de se lancer, elle ferma les yeux et pris une grande inspiration pour se donner un semblant de courage. Elle figea un faux sourire à ses lèvres lorsqu’elle s’approcha du personnel qui vérifia son billet d’avion. Elle remercia également l’hôtesse de l’air qui lui avait machinalement indiqué sa place. Elle fixa son banc de première classe un instant, le cœur lourd comme de la pierre. Elle avait réellement l’impression d’avoir un boulet dans sa poitrine. Elle n’avait pas particulièrement envie de s’asseoir, même si elle avait la chance d’être du côté du hublot. Elle sorti en sursaut de sa transe quand un autre passager s’était faufilé derrière elle, s’excusant au passage de l’avoir frôlé. La coréenne eut un rire maladroit et demanda rapidement pardon, baissant la tête par le fait-même. Elle ferait mieux de s’installer avant de se retrouver à nouveau dans le chemin de quelqu’un. Elle rangea son sac dans le compartiment au-dessus de son siège et prit place dans ce dernier. Elle souffla comme pour mettre fin à cet épisode, puis elle entreprit de boucler sa ceinture de sécurité. L’envol ne tarderait pas à se faire… comme pouvait le témoigner les hôtesses de l’air qui s’étaient postées au début des allées afin de donner les consignes de sécurité. Toutefois, l’esprit de la demoiselle vaguait déjà ailleurs.

    Elle s’était enfuie de la Corée du Sud sur un coup de tête. Elle n’avait pas pris le temps d’y réfléchir, ni même d’en parler à qui que ce soit. Sinon, elle se doutait qu’on ne l’aurait jamais laissée partir. Elle n’avait pas laissé de trace qui pourrait mener une de ses connaissances à son lieu d’exil. Du jour au lendemain, Pio Eun Ae avait quitté le pays dans la discrétion absolue. À vrai dire, elle n’avait même pas terminé son année scolaire à Dong-Yang. Elle avait fini tous ses examens, certes, mais il lui restait une journée bien spéciale avant d’être une graduée à 100%. Que s’était-il passé, au juste, pour qu’une fille raffinée comme elle agisse de la sorte? Elle avait craqué, tout simplement. Elle s’était levée, anxieuse, car il s’agissait du jour de la remise des diplômes et du bal de graduation. Elle s’était toujours visualisée époustouflante, descendant les marches de son immense demeure afin de rejoindre le cavalier de ses rêves, son prince charmant… voire que ce dit cavalier était venu à prendre les traits d’un garçon de Dong-Yang, soit celui pour qui elle avait développé de forts sentiments : Lee Ji Hoon. Elle ne savait pas comment cela s’était produit, mais elle était tombée follement amoureuse de lui. Elle mourrait d’envie de revoir son visage d’ange à chaque jour – même si cela était loin d’être le reflet de sa personnalité –. Elle avait l’impression de vivre pour le voir sourire, pour entendre son rire, pour s’amuser à se chamailler avec lui… n’importe quoi, tant qu’elle était en sa compagnie. À son plus grand malheur, le briseur de cœurs du lycée ne fit pas d’exception avec elle et il ne lui avait pas demandé d’être sa partenaire pour leur bal. Oh, l’idiote qu’elle avait été de croire que lui, de tous les garçons, allait l’inviter à l’accompagner. Il pouvait avoir n’importe quelle fille qu’il voulait, il n’allait certainement pas tourner le dos au marché féminin lors de l’ultime soirée. Donc, l’héritière se retrouvait obligée d’assister à ce grand jour seule. Elle n’avait pu se résigner à accepter l’invitation d’autres garçons. Ça n’en valait pas la peine s’il ne s’agissait pas de son tuteur imposé de force. Malgré tout, elle avait été déterminée d’assister à cette journée, puis elle avait enfilé sa longue robe digne d’une actrice de cinéma sur le tapis rouge. Le haut était en forme de cœur et sans bretelles. Une ligne de perles argentées passait sous sa poitrine. Elle avait quelques motifs brodés des mêmes pierres sur la partie corset de sa robe. Derrière, elle avait une grosse boucle au bas du dos. La robe, dans son intégrité, était composée d’un tissu d’un riche gris légèrement métallique, puis d’une couche de dentelle noire pour adoucir le tout. Pour l’occasion, ses parents avaient engagé une maquilleuse professionnelle, ainsi qu’une coiffeuse qui boucla les cheveux de la future graduée. Ils prirent une série de photo dans le but de commémorer l’événement.

    Ce fut après cela que la coréenne fit l’erreur de retourner à sa chambre pour se regarder dans le miroir avant de partir. Elle était ravissante. Elle n’avait jamais mis autant d’effort et de temps sur elle-même. Elle avait l’apparence d’une princesse sortie tout droit d’un conte de fée. Ce fut un moment doux et amer à la fois mais, surtout, des plus douloureux. Peu importe à quel point elle tentait d’atteindre la beauté, rien ne suffirait jamais pour conquérir le cœur de son beau. Il n’irait jamais plus loin que lui dire qu’elle avait une jolie robe et encore là… ce n’étaient pas les compliments qui étaient courants chez le jeune homme. Elle devait se l’admettre une bonne fois pour toute : elle ne marcherait jamais main dans la main avec lui… et il ne serait jamais sien. Les traits d’Eun Ae s’assombrirent à ce moment ; ses yeux exprimaient la tristesse qu’elle retenait à l’intérieur d’elle depuis si longtemps. Elle ne devait pas pleurer… Elle était plus forte que cela, n’est-ce pas? N’avait-elle pas réussi à retenir son cœur d’exploser toute une année? Mais elle ne pouvait empêcher ce flot de souvenirs en compagnie de Ji Hoon. Elle revoyait leur rencontre au secrétariat, leur dispute enfantine durant leur cours de gym commun, leurs péripéties avec Won Bin – le faux bébé en plastique dont ils avaient eut la garde dans le cadre d’un cours –, leur danse lors du bal de printemps, les dîners mouvementés à la cafétéria de l’école, les nombreuses visites à la maison traditionnelle de la grand-mère Lee… Chacune de ces aventures étaient gravées dans la mémoire de l’asiatique et elles ramenaient la douleur de savoir qu’elle avait désobéit à la première règle que lui avait posé son tuteur : me pas tomber amoureuse de lui. Instinctivement, l’héritière alla porter sa main à sa joue. Une larme venait d’y couler silencieusement. Le message avait été si clair depuis le tout début… Elle n’avait plus le courage de jouer la comédie, qui plus est. Elle n’était plus capable de faire semblant d’être indifférente, ça la déchirait par en-dedans. Elle manquait d’air, elle asphyxiait sous le silence. D’autres larmes vinrent à l’idée que plus rien ne serait le même après ce soir. Elle commençait l’université et, par conséquent, n’aurait plus la chance de le revoir comme bon lui semblait. Il serait libéré d’un fardeau qu’il endurait seulement sous menace d’être renvoyé de l’établissement scolaire… et plus rien ne l’obligerait à s’imposer la présence de son ancienne camarade de Dong-Yang. Bon sang, pourquoi ne pouvait-elle pas être aussi vide que toutes celles qui avaient des béguins innocents sur les Don Juan de l’école? Pourquoi ne pouvait-elle pas passer à autre chose du jour au lendemain? Voire, pourquoi n’avait-elle pas pu se contrôler dès le départ? Elle savait que l’aimer d’un amour sincère était pareil à jouer avec le feu… mais elle n’y pouvait rien, il avait fallu qu’elle se brûle. Il s’était immiscé dans toutes les cellules de son corps et elle voulait trop de lui… elle avait besoin de lui. Elle ne pouvait vivre sans son sourire, son parfum, ses taquineries, ses engueulades, le confort qu’elle avait en sa présence. Il était tout pour elle et elle en virait folle. Dans un mouvement spontané, autant qu’inattendu, elle agrippa le premier objet sur sa vanité et le jeta de toutes ses forces sur son miroir, le fracassant d’un bruit violent. Elle venait de craquer sous la pression des derniers instants. Elle avait trop attendu avant de se laisser aller à sa peine d’amour. Elle devait agir… tout de suite. En deux temps, trois mouvements, elle avait pris possession de son papier à lettres et d’un crayon à bille. Elle se mit à rédiger frénétiquement des notes, essayant tant bien que mal de ne pas laisser trop de larmes sur le papier. Elle adressait des mots d’adieu aussi vite qu’elle en était capable pour que ceux-ci soient encore lisibles. Elle n’irait pas à la cérémonie. On ne la reverrait pas avant longtemps. Elle adressa chacune des lettres et les remis à un domestique qui n’osa guère interroger sa maîtresse sur ses états d’âmes. Elle ne garda qu’un mot qu’elle avait l’intention de livrer elle-même : celui de Lee Ji Hoon. Ce fut dans un élan que la jeune femme agrippa son sac à main et quitta sa demeure. Elle fit un arrêt rapide chez les Lee, heureuse que le lycéen soit déjà parti, pour y déposer sa lettre sur le lit du jeune homme – avec l’accord de la grand-mère, évidemment –. Elle parti sans jeter le moindre regard derrière. Sa destination n’était rien d’autre que l’aéroport de la capitale, à 52 kilomètres de la ville elle-même.

    La note laissée lisait :
      « Pardonne-moi de ne pas avoir suivi ton conseil… et d’être tombée amoureuse de toi. Je suis désolée…
      Eun Ae

      Elle était accompagnée d’une série de photos que les deux adolescents avaient pris dans une cabine de centre commercial et, à l’arrière, il y était inscrit « Merci. ».

    Aujourd’hui, tout cela semblait si lointain pour celle qui avait volontairement choisi l’exil en Nouvelle-Zélande. Elle se souvenait encore de tous les regards estomaqués qu’elle avait croisés en se présentant à l’aéroport international d’Incheon en robe de bal, les yeux rougis par l’émotion…. sans la moindre valise, d’ailleurs! De plus, cela faisait des mois qu’elle n’avait rien fait de plus que de regarder incessamment la mer, essayant tant bien que mal de chasser son amour inaccessible de son esprit, à tenter de faire la paix avec elle-même. Elle n’avait pas profité de ces vacances comme elle aurait pu. Elle s’était trop torturée l’esprit avec ce qui lui faisait mal. Pourtant, elle ne le regrettait pas. Pour rien au monde aurait-elle voulu cesser d’aimer pour le simple fait qu’elle avait souffert une fois. De toute façon, elle était venue à bout de comprendre qu’elle pouvait vivre avec cette vive impression de manquer d’air. Elle savait comment gérer sa peine, désormais. Elle ne savait pas combien de temps cela lui prendrait avant d’oublier ce qu’elle ressentait pour Ji Hoon… mais elle ne s’en sauverait plus et elle laisserait le temps lui faire tourner la page. On disait que le destin faisait si bien les choses, il suffisait qu’elle y croit. Elle acceptait, en quelque sorte, qu’il soit comme un tatou sur son cœur. Elle sourit tristement en tournant la tête vers son hublot. La nuit était tombée en Corée du Sud. Si elle voulait qu’on vienne la chercher, car elle n’avait pas réellement envie de prendre le train lors de son fameux retour au bercail, elle devait se presser de composer un numéro de téléphone à laide de son portable qu’elle avait dans ses poches. Elle n’hésita pas un instant à composer celui qui lui permettrait de rejoindre son meilleur ami, Namkung Bae. Elle savait qu’elle pouvait compter sur lui, peu importe la situation dans laquelle elle se trouvait. Sans compter qu’elle lui avait mainte fois rendu service… il ne pouvait lui refuser de la ramener chez elle. Quel soulagement ce fut quand elle entendit la voix familière à l’autre bout du fil…
      « Oppa… Je suis si heureuse que tu sois là. J’aurais quelque chose… Si, je suis encore en vie. Oppa, je vais bien, je te jure. Non, je ne voulais pas t’inquiéter autant avec ma lettre… S’il-te-plaît, Oppa, écoute-moi deux secondes. Voudrais-tu me rendre un service? Non! Je ne veux pas que tu t’en prennes à personne… Écoute, je veux seulement que tu viennes me chercher à l’aéroport. Je vais arriver dans une heure à Incheon… J’aimerais que tu viennes me chercher. Je n’ai pas envie de subir l’interrogatoire de mes parents qui s’inquiètent pour ma santé mentale, tu vois? Oppa, arrête, sans quoi tu ne seras pas mieux qu’eux… Dis-moi seulement si tu peux. Si? Tu vas venir? Oh, je t’adore, Bae! Merci, merci beaucoup. Et non, ne lance pas une fête surprise pour moi… Parce que je ne veux pas que tout le monde soit au courant de mon retour. J’ai besoin de respirer un peu avant de… Écoute, je vais raccrocher et tu pourras faire la mère poule en te rendant à l’aéroport, d’accord? Non, je ne t’écoute plus et je ne réponds plus à tes questions… Non, Oppa… Au revoir! »

    Ce qu’il ne changerait jamais… Elle pouvait le comprendre de s’inquiéter, d’une certaine manière. Il avait été l’une des personnes à recevoir une note – tout comme la charmante Eun Hye- et sans doute avait-il été le seul à avoir le moindre détail concernant l’histoire de cœur qui était au centre de la disparition de la jeune Pio. Elle avait pu constater, aussi, d’après les appels manqués sur son cellulaire, qu’il avait tenté une centaine de fois de la rejoindre. Malheureusement pour lui, le portable n’avait pas été ouvert durant la totalité de l’absence de sa meilleure amie. Elle en entendrait sans doute parler lorsqu’il se ruerait sur elle si tôt qu’elle eut mit les pieds hors de l’avion. De ce fait, la coréenne laissa le temps filer tranquillement jusqu’à ce qu’elle se rende à destination. Elle n’avait pas particulièrement sommeil, donc elle ne ferma pas l’œil. Contrairement à son entrée de dernière minute, elle fut la première à se lever après l’atterrissage. Elle récupéra ses effets personnels, replaça son gilet qui lui descendait jusqu’à la mi-cuisse et quitta l’avion. Elle eut une sacrée chance d’apercevoir immédiatement ses valises. Cela lui évitait de faire tourner son ami en rond d’avantage. Toutefois, lorsqu’elle sorti enfin de la section bagage de l’aéroport, elle ne vit pas de visage familier. Se pouvait-il qu’il ne soit pas encore là? Elle eut peur pendant une fraction de seconde, jusqu’à ce qu’elle se souvienne que son ami n’était rien de moins qu’une célébrité nationale. Il ne pouvait se tenir tout bêtement, là, avec le visage à découvert ou faire quoi que ce soit qui puisse trop attirer l’attention sur lui. Même en moment de hâte, il ne pouvait se le permettre. Dommage, car il aurait été si facile de le retrouver au centre d’une horde de fans! Eun Ae se mordit la lèvre inférieure un instant… Elle n’avait qu’à le chercher du regard. Elle tourna donc la tête vers la droite puis, ne voyant rien qui pouvait coller à la description de Bae, se concentra sur la gauche. Là, accoté sur une colonne, elle crut reconnaître une figure capuchonnée. Elle murmura un « Oppa… » et avança en cette direction. Elle connaissait trop cette personne, même de dos, pour que ce ne soit pas lui. Après tout, l’aéroport était rarement l’endroit où on rencontre des gens par pur hasard…



Dernière édition par Pio Eun Ae le Lun 6 Sep - 13:30, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité


You're on my heart, just like a tatoo _
MessageSujet: Re: You're on my heart, just like a tatoo   You're on my heart, just like a tatoo Icon_minitimeLun 23 Aoû - 18:22

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Si il y avait bien une chose que le jeune homme pouvait bien avoir en horreur, c’était bien de se faire dicter sa conduite. À savoir pourquoi, il n’avait toujours pas passer au travers de l’étape que constituait une soit disant crise d’adolescence. Pire encore, fallait-il croire qu’il était dans sa nature même de chercher à jouer les libertins capricieux et égoïstes. Du moins, c’était ce rôle-là qu’il s’était habitué à jouer depuis bien longtemps. En sachant toute l’histoire, sans doute l’aurait-on alors compris... Malgré tout, voilà ce qu’il n’avait jamais cherché à obtenir, soit la compréhension et par dessus tout, la pitié d‘autrui. Parce que oui, tout ce qu’il allait recevoir, c’était de la pitié. Or, le jeune homme préférait tourner la page en silence et par lui-même uniquement. Ça l’avait déjà été suffisamment douloureux comme ça, il n’avait pas besoin des autres pour lui remettre le couteau dans la plaie. D’ailleurs, il avait déjà oublié sans trop s’en rendre compte. Sa réputation faisait désormais partie de son quotidien qu’il en avait littéralement oublié qu’il allait bien, voire même beaucoup trop bien. Il n’y avait plus aucune trace de ce coeur brisé. En fait, ce dernier était complètement remis à neuf et ne pouvait être plus vif qu’auparavant. Il battait à tout rompre, il vivait enfin. D’ailleurs, il avait pleinement vécu sa troisième année... Aussi bien dire que cette dernière année de lycée s’achevait et que pour une fois, tout semblait s’être déroulé trop vite pour lui. Il avait l’impression de n’avoir rien vu et pourtant, ce n’était pas les souvenirs qui manquaient. Puis, juste à se les remémorer, il ne pouvait pas ne pas sourire. C’était plus fort que lui. Sans doute son humeur elle-même s’était améliorée alors, car il était vrai qu’il souriait davantage. C’était ce que disait sa grand-mère, sans compter sa bande de copains idiots -mais avec laquelle il ne pouvait vivre sans- qui l‘avaient remarqué aussitôt. Pourtant, Lee Ji Hoon ne savait pas quoi répondre. Il se contentait donc d’hausser tout bonnement les épaules avec un sourire niais. C’était d’ailleurs très typique de Ji Hoon. Tout ce qu’on pouvait bien lui dire semblait être très en-dessous de son seuil d’importance... Incorrigible, qui plus est, on ne pouvait plus rien espérer de lui, ne serait-ce qu’il se comporte de façon civiliser pour une fois. Or, sachez qu’il en était très capable. Faille-t-il seulement le voir pour le croire.

Ainsi, pour en revenir, il était vrai qu’il ne faisait pas par plaisir ce qu’on lui dictait de faire. Il ne fallait pas lui donner des ordres, car il avait la fâcheuse habitude de ne pas obéir ou pire, d’exécuter le travail n’importe comment. Si un jour ce fut « [...] ne frappe pas ton cousin ! », voilà que cela avait rapidement enchaîné avec: « Tu seras son tuteur ! ». Et oui... Une petite erreur dut à un réflexe causé par le comportement de son insupportable cousin -qui devenait quelque peu moins insupportable à force de le croiser plus souvent-, l’avait amené à croiser le directeur dans son bureau en début d’année. Il pouvait donc bien s’attendre à s’en tirer à merveille comme le voulait la coutume -sa coutume, du moins-, il s’était bien trompé. Aussi bien rappelé que l’adolescent avait réfuté longuement cette prise de décision prise à la légère, prétextant qu’il était tout sauf le meilleur exemple à suivre... Effectivement, si le personnel étudiant aurait tout rapporter à leur très cher directeur, sans doute que ce dernier s’en serait mordu les doigts. Un tuteur se devait d’aider, de monter l’exemple et se montrer chaleureux avec le nouvel admis. Or, Lee Ji Hoon était tout sauf sympathique, serviable et pire, très bon élève. Ainsi, le pauvre professeur de gym avait pu être aux premières loges pour assister à un match sans merci de ballon chasseur X-treme entre ses deux étudiants qui comptaient bien s’entretuer sur le coup. Il ne fallait pas oublier par la suite M. Moon, professeur de mathématiques qui avait surpris l’étudiant copier sur sa voisine -considérant le fait que c’était lui qui devait être l’aidant et non pas l’aidé- et Mme. Ryu, professeur de biologie qui dut ramasser Lee Ji Hoon lorsqu’il perdit connaissance dut aux entrailles de la malheureuse grenouilles tendue par mademoiselle Pio beaucoup trop près de son visage. Vous l’auriez sans doute compris sans trop de difficulté, il était facile pour eux de faire partie de péripéties des plus cocasses qui rebutait le personnel étudiant. Ils étaient deux calamités, cherchant par-dessus tout anéantir l’autre. Tous les moyens étaient bon... Des ballons, des grenouilles, des paroles en l’air et d’autres pensées et bien placées... En somme, Pio Eun Ae allait rendre fou ce pauvre garçon qui, au bout du compte, c’était probablement trop attaché à sa présence fort chiante, mais agréable. Ne l’avait-il pas aider à racheter un téléphone portable suite au bris de l’ancien lors de sa chute? Ne l’avait-il pas inviter à danser lors de la soirée dansante uniquement parce qu’il en avait envie et cela sans aucune arrières pensées? Il était donc normal qu’à chaque fois qu’il songeait en à elle ou simplement qu’il se répétait son nom dans sa tête que tout son monde soit un véritable paradoxe. Devait-il sourire ou maudire son existence de l’avoir à ses côtés? Il l’ignorait -quel idiot-. Une chose était pourtant claire dans sa tête: après le lycée, les chances de se revoir allaient être plutôt mince. Or, il s’en voyait plutôt mal. Il anticipait donc le dernier jour qui malgré tout, c’était pointé à sa porte plus vite que prévu.

Il était pathétique dans une telle position. Sa propre grand-mère en avait avertie sa mère fort occupée qui s’était précipitée à la maison pour constater les faits de ses propres yeux. Il semblait malade, pour ne pas dire tout simplement inerte sur le ventre, faisant l’étoile sur son lit simple de sa chambre, les yeux fermés. Quelques fois seulement, il marmonnait des paroles inaudibles et inquiétantes. Or, effrayées, les deux femmes s’étaient empressées d’appeler les garçons afin d’en savoir quelque chose. Cela n’eut pour effet que d’inquiéter d’autres personnes, soit la bande d’amis de Ji Hoon, qui apparurent aussitôt devant la porte de la grande demeure traditionnelle coréenne. «Vous croyez qu’il va mieux aller, madame Lee? Il est dans un piteux état... », « Pire dans tout ça, on ne sait pas plus pourquoi il est entrée dans une telle transe nous non plus. ». Jungmin et SeunHyun débattaient avec l’avocate, creusant la situation pour y comprendre quelque chose. C’était donc dans la cuisine que l’on en avait formé un cercle d’opinions différentes les unes des autres. « C’est pourtant évident, non? C’est dut à l’amour, ce genre de chose! ». Choi Hae Jun venait de débarquer dans la cuisine, inviter par la grand-mère. Sans attendre qu’on l’invite, il venait de s’installer autour de la table. Visiblement, le Casanova n’avait que ce mot à la bouche: Amour. Cela ne garantissait toute fois pas si il savait de quoi il s’agissait réellement. Or, il ne fallait pas en vouloir à Seun Hyun de regarder son ami d’un oeil perplexe et peu convaincu. Toutefois, de tous, Hae Jun se montrait à être le seul à posséder la bonne réponse. Il le savait pas instinct. « J’ai comme un don pour ce genre de choses, voyez... ». Le pire dans tout ça, c’était qu’il avait raison lorsqu’il s’agissait d’analyser l’état d’autrui. C’était pour cela qu’il se plaisait tant à psychanalyser ses amis, tout particulièrement Lee Kwang-Sun dont la vie était digne d’un drama. Il n’y avait alors que Seun Hyen, le ténébreux, qui était trop incompréhensible pour lui.

Les bruits de conversations dans la cuisine le fatiguait. Le croyaient-ils si stupide pour parvenir à ne rien entendre de ce qu’ils radotaient à son sujet dans la cuisine? À avoir plus de motivation, c’était un bon coup de pied dans les fesses qu’ils se seraient tous mérités. Pourtant, il était bien trop las et le fait d’entendre la vérité de la bouche de Casanova, qui plus est, le rebutait. Il était vrai qu’il avait été trop aveugle... Il n’avait pas compris, aucunement réaliser de ce qu’il en était réellement. Cela prit un beau jour où Pio Eun Ae avait tout simplement disparue de son existence sans même crier gare. Non, Ji Hoon n’avait absolument rien vu venir, ce qui en était donc davantage plus blessant pour lui. Il ne comprenait pas le départ de la jeune femme. Qui plus est, personne ne l’avait prévu de toute façon. Pas même la jeune Chae Eun Hye qui était incapable de répondre aux questions du jeune homme. Il avait fallu que Seo Il Sung intervienne afin qu’il cesse de précipiter l’adolescente prise au piège par son impatience et son désir de tout savoir. Or, il ne comprenait pas pourquoi il prenait cela trop à coeur non plus. Ce n’était pas uniquement qu’une question d’orgueil, même si ce dernier se retrouvait anéanti devant telle situation. Il était si inutile lorsqu’il y repensait. Tellement insignifiant et pourtant, il avait passé l’année à croire que sa personne était importante. À un point tel qu’il s’était permis de l’avertir d’empêcher tous sentiments à son égard. En fait, c’était plutôt l’audace et l’égocentrisme qui avait voulu cela. Malgré tout, cet égocentrisme aurait du donc savoir qu’il était impossible pour la jeune femme de ne pas tomber amoureuse de lui... Et sa raison, elle, lui rappeler qu’on ne choisissait pas nos sentiments. C’était alors en recevant cette lettre qu’il avait déposé sur son bureau, prenant longtemps avant de l’ouvrir. En réalité, cela lui avait pris quelques jours même, n’ayant pas cru qu’il s’agissait là d’une affaire urgente. Quelle ne fut pas sa surprise alors... Comment devait-il le prendre? C’était si court, si bref et pourtant si clair. À quel degré se retrouvait-il à être aussi idiot? Il s’en était soudainement voulu par la suite... Toute les vacances en fait. Kwang-Sun semblait même avoir abandonné son cas et Dieu savait à quel point ce garçon était assez têtu lorsqu’il avait quelque chose en tête. Ce dernier avait cherché à connaître ce qui se tramait en vain, pour ensuite préféré la méthode du changements d’idées. C’était sortie par-dessus sorties qu’il avait donc convié Lee Ji Hoon; bars, discothèques, plages et j’en passe. Pourtant, le player habituel s’en était allé. Il était d’humeur morose et peu motivée à se prêter à de tels passe-temps qui avait pourtant constitué son mode de vie avec les garçons. Or, pouvait-on être seulement plus misérable? Sans doute qu’Hae Jun en avait aussi la réponse. Enfin, cela n’avait plus une très grande importance rendu au point où il en était. Pio Eun Ae était introuvable; elle était partie le laissant derrière parce qu’il avait été trop stupide, prenait probablement leur routine pour acquis. C’est alors qu’il entendit un plus gros vacarme venant de la cuisine qui le poussa à grogner tout en plaçant son oreiller sur sa tête. Aussitôt, il peut entendre la porte de sa chambre s’ouvrir et claquer contre son mur, le faisant sursauter. « Mais ça va pas la tête!!?... Ba-bae...? Mais qu’est-ce que tu fais là? » « Trêve de bavardage, l’idiot! Met quelque chose décent et... Omo! Prend une bonne douche aussi! T’as vu ta tête? Aller, va te noyer sous l’eau et revient! Ne t’avise pas de répliquer où je te jure, je crie dans un de mes concerts que Lee Ji Hoon est impuissant et tout ça, en live! » Le chanteur populaire donna un coup de pied sur les fesses du garçon qui se voyait outré d’une telle infiltration dans son espace privé. Il n’avait jamais manifesté l’envie de partager son oxygène. Celui qui était donc dans sa chambre l’appartenait... Et puis, il avait déjà pris sa douche le matin même. Qui avait-il de si grave?

***************

Ce gars l’énervait avec ses cachoteries. Il dut attendre d’être dans la limousine -quoi de plus discret- avec JungMin, SeunHyun, qu’il diagne tout expliquait. Pour ceux qui se demandait alors, Hae Jun était retourné auprès de Kwang-Sun pour l’avertir que le mystère du code bourgogne rayé lime (problèmes de Ji Hoon) était désormais sur le point d’être résolu grâce la fameuse star de la k-pop rock. Il en connaissait donc deux qui allait être heureux, soit le grand leader et le pauvre martyr de l’amour. «Ah! Tout es bien qui finira bien... Il vivront longtemps et auront beaucoup d’enfants, heureux jusqu’à la fin des temps... » Voila ce qu’il avait dit, fier, en prenant la porte. Quel idiot, ce Casanova. M’enfin, il se réjouissait néanmoins pour son ami; voilà en quoi le groupe était fort, soit son soutient et sa compréhension pour chacun d’eux. Ils étaient amis, après tout. « Je ne lui ai pas dit que tu venais et c’est sans doute mieux ainsi. Je m’éviterai de passer sous la guillotine, si tu veux bien. » Tous fixait Ji Hoon, sourires en coin sur le visage. Cependant, c’était moins joviale pour l’adolescent nouvellement gradué depuis le début de l’été. Il se voyait mal faire face à Eun Ae depuis la lettre, voire depuis son départ. À savoir pourquoi, il avait l’impression qu’il n’y était pas autorisé et qu’elle allait aussitôt lui cracher au visage. Pourtant, il n’avait pas le choix, on le poussait dans le dos pour agir. C’était sa dernière chance, d’après Bae. Il fallait donc faire confiance au meilleur ami de la jeune femme, pas vrai? Il était mieux placé pour le savoir étant donné qu’il semblait lire en elle comme dans un livre ouvert. C’était typique entre meilleurs amis. « J’sais même pas pourquoi je fais ça... Dis-toi que je le fais pour elle, hein! Parce que tu sais, je m’empresserais bien de l’épouser moi-même! J’honore mes promesses. » L’artiste avait beau joué aux durs, la vérité était qu’il ne détestait pas Ji Hoon. En fait, il détestait plutôt le fait que son amie ne souffre à cause de lui. C’était là une grande nuance à prendre en considération. Puis, du revers de la médaille, Lee Ji Hoon ne semblait pas trop apprécier cette proximité avec Eun Ae dont il ne cessait pas de faire mention. Quand est-ce qu’il allait simplement se taire?
L’aéroport de Séoul ne lui était pas inconnu, pour ne pas dire qu’il lui était peut-être un peu trop familier même. C’était d’ailleurs étonnant qu’il n’avait pas pris un vol pour rejoindre son père au Japon cet été-là. À savoir pourquoi, il n’en avait aucune envie. Son père ne s’en porterait pas plus mal de toute façon, maintenant qu’il avait rencontré sa nouvelle femme. Il n’avait plus besoin de son fils dans ses jambes et plus important encore, Ji Hoon était désormais assez grand pour savoir qu’il n’avait plus envie d’être un bagage que l’on se partageait ainsi entre ses parents. Bref, cela lui faisait étrange de se montrer en ce lieu sans même compter prendre un quelconque avion. La fugue, il n’y avait pas vraiment songé en fait. Puis, il ne comptait pas non plus dire que Bae l’avait forcé à venir, même si cela n’aurait pas été un mensonge… Du moins, au tout début. Après lui avoir expliqué la raison de sa motivation, le garçon avait alors compris. Il n’avait pas fallu qu’on lui fasse un dessin pour comprendre parfaitement la chose. Cependant, Lee Ji Hoon avait désormais de la difficulté à s’imaginer en train de lui faire face à elle. Qu’allait-il pouvoir lui dire? Il ne pouvait pas faire comme si de rien était, non? C’était trop de complications qui ne cessaient de le rendre de plus en plus nerveux davantage. On fut obligé de l’extirper hors de la voiture, sans quoi Eun Ae allait sans doute finir par prendre un taxi tellement elle aurait attendue trop longtemps. Jungmin se moquait alors de lui. Bien évidemment, ce n’était rien de méchant, mais simplement son habitude de toujours taquiné les gens dans de telles situations. Puis, si lui-même était le premier à rire de sa propre personne, pourquoi ne pouvait-il pas le faire envers autrui? Son ami ne faisait qu’empirer la situation en affichant une telle expression sur son visage. Effectivement, Ji Hoon semblait terrorisé… C’était sans doute pour cette raison qu’il avait traversé les portes automatiques après avoir attendu un long moment. « Séparons-nous pour ne pas la manquer. Rejoignons-nous ici dans une quinzaine. Elle a du avoir mis pied au sol depuis un petit moment… » Personne ne sembla rouspéter aux ordres de l’idole. Personne, sauf Ji Hoon ne voyait pas le fait d’être seul d’un bon œil.
*******************************
Il passait son temps à regarder sa montre pour se rendre compte que seulement quinze secondes s’étaient écoulées depuis la dernière fois qu’il avait jeté un coup d’œil. Il faisait les cent pas, en rond, jouant avec ses mains sans trop savoir ou se mettre. Il avait beau tourner la tête à chaque fois qu’il apercevait une jeune fille, il ne s’agissait jamais d’elle… On le faisait languir et en même temps, c’était à se demander si ce n’était pas mieux ainsi. La proximité d’une évidente rencontre allait sans doute le tuer d’un arrêt cardiaque avant son heure. C’est alors qu’il aperçut une fille qui … il ne pouvait se tromper ce coup-ci. Elle avait beau se diriger vers le coin opposé, il en était certain, il s’agissait bel et bien de Pio Eun Ae. Son téléphone portable se mit alors à vibrer dans sa poche arrière de pantalon, annonçant un message texte de son ami Jungmin : « JiHoon, elle s’en vient vers moi… je suis le mec encapuchonné. Accours!!! » Évidemment, la fille qu’il avait aperçu, bagages en mains, était bien celle qui se dirigeait vers un garçon dont on ne voyait pas le visage… L’adolescent reconnu sans hésiter la veste de son meilleur ami, même si il ne comprit pas sur le coup pourquoi avait-il cherché à ce la jouer discret de la sorte. Il reçu un autre message, mais laissa le portable vibrer en le remettant dans sa poche afin de lui permettre d’avancer comme si de rien était vers sa cible. Où était le grand Ji Hoon, qui n’avait peur de rien et pour qui toutes les femmes tombaient comme des mouches? Il devait se reprendre… Or, c’était ce qu’il venait de faire en s’élançant vers la jeune femme qui revenait de voyage, si ça en avait réellement été un. Ainsi, il l’avait subtilement rattrapé, la suivant de très près tout en attendant avant de faire un mouvement. Puis, c’est alors qu’il tendit les deux mains vers l’une des poignées des deux valises pour les prendre des mains de la jeune femme qui se voulait être Pio Eun Ae –sans quoi il allait se manger une de ces gifles… déjà que le risque se révélait être très haut même en sa présence-. « Vous permettez, miss Pio? Cela fait longtemps que vous ne nous avez pas honoré de votre présence, voire beaucoup trop longtemps même, selon moi…. »


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité


You're on my heart, just like a tatoo _
MessageSujet: Re: You're on my heart, just like a tatoo   You're on my heart, just like a tatoo Icon_minitimeDim 5 Sep - 20:10

    Jamais n’avait-elle été laissée à elle-même auparavant, voire que les mois qu’elle venait de passer à l’exil furent les tous premiers de son existence. Depuis son enfance, puis étant de famille fortunée, elle avait toujours été encadrée par ses parents ou des gens dignes de confiance. Elle avait, par ailleurs, le meilleur ami qu’une fille aurait pu souhaiter avoir. Namkung Bae semblait être fait pour lui ramener un bonheur volé, pour la faire sourire dans n’importe quelle situation et, malgré son caractère extraverti, il s’avérait être un excellent confident. Il était même allé jusqu’à lui promettre le mariage si elle ne trouvait pas un parti convenable. La célébrité n’avait changé en rien l’amitié que les deux se portaient. Ce n’était donc pas sans raison que la riche héritière s’était vue soulagée, pour ne pas dire reconnaissante, lorsque le chanteur avait répondu à son portable et qu’il avait accepté la mission de la raccompagner lors de son premier soir en Corée du Sud depuis un bon moment. Elle savait pertinemment qu’il lui éviterait de sombrer dans l’anxiété du retour. Il ne la laisserait pas se questionner sur les raisons de son départ, ni se laisser ronger par les remords d’avoir tout abandonné dans un mystère dont il était le seul à connaître le fond. En somme, Eun Ae avait ainsi pu apaiser sa conscience durant la dernière heure de trajet qui lui avait resté à la suite de son appel. Elle pouvait presque affirmer avoir le cœur léger alors qu’elle récupéra rapidement ses valises. Certes, elle avait un peu de peur vis-à-vis les premières secondes où elle chercherait son copain… mais sans plus. Cela dit, ce sentiment fut de courte durée puisque son escorte n’était nulle part dans son champ de vision une fois qu’elle eut quitté l’aire de récupération des valises. Bien qu’elle ait gardé un œil ouvert, elle ne semblait pas pouvoir le localiser. Cela lui fallut un moment avant qu’elle ne repère une personne au loin qui pouvait, à la limite, correspondre à son ami d’enfance essayant de se la jouer incognito pour les besoins de la conversation de son intimité. Après tout, être une célébrité ne facilitait jamais les déplacements en public et ce, peu importe l’heure de la journée – ou de la nuit –. La jeune femme se fia donc au seul élément qui lui paraissait familier dans cette foule de l’aéroport d’Incheon et n’hésita pas à changer de cap. Elle ne songea pas un seul instant qu’il y avait encore plus familier qui se rapprochait derrière elle, voire qu’on s’était approché de sa personne sans qu’elle n’en prenne conscience.
    *****
    And though her heart bears the scars,
    No sign of healing, it's all right.

    *****
      « Omo! Mais qu’est-ce que…! »

    L’univers entier venait de cesser de tourner, le temps d’avancer… La coréenne elle-même s’était figée sur place immédiatement après qu’elle ait fait volte-face. De tous les scénarios qui avaient pu lui traverser l’esprit dans la fraction de seconde qu’il lui avait fallu pour s’apercevoir qu’on s’en prenait à ses biens, jamais n’aurait-elle pu prévoir adéquatement ce à quoi elle ferait face. Elle aurait facilement pu accepter qu’un voleur vienne de lui prendre ses valises d’entre les mains, que Bae se soit manifesté de façon à lui faire une frousse en guise de blague de bienvenue… Mais se retrouver face à face avec l’homme-même qu’elle avait fuit le jour de sa graduation, ça, elle n’arrivait point à le croire. Instantanément, un voile de tristesse obscurcit son visage interdit par la stupeur. Elle ne savait plus si elle devait sourire, pleurer, se jeter à ses pieds ou se sauver sans ne jamais jeter un regard à l’arrière. Son esprit était vide de toute parole sensée. Elle se voyait incapable de faire le tri à l’intérieur de son cœur. Tel que mentionné plus tôt, elle n’avait jamais été seule au monde auparavant et voilà qu’elle revenait d’une telle période de souffrance… période où elle avait dûment combattu son amour qu’elle avait cru non réciproque depuis qu’elle en avait ressenti les premiers effets. Placée devant Lee Ji Hoon, elle se sentait à nouveau abandonnée à elle-même. Elle ne pouvait se dérober à la situation, bien qu’elle ne parvienne pas à savoir si telle était son envie ou si elle ne désirait pas par-dessus tout rester en sa présence masculine. Elle sentait toute sa conviction, soit le peu qu’elle était parvenue à accumuler pendant son séjour à l’étranger, la quitter peu à peu. Les choses n’avaient-elles pas changées le moindrement durant son absence? Son ancien tuteur cherchait-il encore à la taquiner telle que fut leur habitude par le passé? Il n’y avait qu’un seul moyen d’en avoir le cœur net et cela était de se lancer, la voix tremblante, puis de prendre un risque.
    *****
    Now he knows his weakness shows:
    Selfish soul, never changing.
    That's fine, because she's loving him still,
    After all this time.

    *****
      « Depuis quand, monsieur Lee, ma présence est-elle un honneur? Je ne pensais pas pouvoir vous manquer autant… »

    Lui parler ainsi, en le vouvoyant comme s’il n’était qu’une connaissance de la famille où s’ils appartenaient à une ancienne époque… cela lui déchirait le cœur plus qu’elle ne l’aurait cru. Elle était pourtant consciente au préalable de la douleur que leur première rencontre allait susciter chez elle. D’un autre côté, elle s’attendait pareillement à ce que la guérison de son cœur meurtri prenne du temps… Oh, mais ce qu’elle avait espéré être en mesure d’au moins lui faire face sans être bouleversée outre mesure. Elle aurait souhaitée ne pas être chamboulée à ce point. Non, la réalité était plutôt qu’elle n’avait pas eut l’opportunité de se préparer à le revoir. Lorsqu’elle avait mis les pieds à terre en sortant de l’avion, dans cet aéroport, elle avait complètement autre chose en tête. Elle ne se doutait pas qu’elle allait se retrouver si près de lui, à le regarder avec plus de convoitise que si elle l’admirait pour la première fois, tout en ayant une nouvelle entaille émotionnelle. Elle observait chacun de ses traits, les associant aux souvenirs qu’elle avait partagés avec lui. Elle fut désolée, en quelque sorte, de constater qu’il y avait un élément qui clochait. Elle mit une bonne minute à déterminer ce qui n’allait pas. Il n’avait pas la meilleur mine qu’elle lui avait vu depuis qu’ils s’étaient rencontrés il y avait un an maintenant. Dès lors, elle sentit le besoin d’agir et de briser le silence qui venait de s’installer. Cette fois-ci, il était hors de question qu’elle joue la mascarade. Elle mettrait l’étiquette de côté, ne serait-ce que pour les prochaines secondes.
      « Ehm… Tu sais, je peux me débrouiller seule pour mes valises. Tu ne sembles pas bien te porter. Ton teint est si pâle… Omo, tu as l’air fatigué. As-tu bien mangé dernièrement? Tu es tout maigrichon… »

    *****
    And behind his tired eyes, she sees the boy with his arms wide,
    Who made her feel like an angel.
    Oh, that's why she's loving him still.

    *****
    Elle faisait appel à toute la maîtrise d’elle-même dont elle était capable pour maintenir ses membres en place. Elle devait retenir ses mains pour qu’elles n’aillent pas caresser le visage de son interlocuteur. Elle eut même envie, durant une fraction de seconde, de passer la main sur l’encolure de Ji Hoon. Ciel, à quoi lui avait servit son voyage en Nouvelle-Zélande? Elle avait l’impression de ne pas avoir fait le moindre pas en direction d’un tournement de page. Elle ferma les yeux et sourit, hors de soulagement, lorsqu’elle entendit la vibration familière du téléphone cellulaire de son compagnon. « Il semble qu’on te cherche. » dit-elle d’un ton plus détendu, tout en détournant le regard. « Tu peux répondre… Je ne me sauverai pas; du moins, pas cette fois… » ajouta-t-elle à l’égard du jeune homme. À vrai dire, elle comptait sur cette distraction pour retourner à un état de contrôle d’elle-même. D’autant plus qu’elle était sincère dans ses propos. L’idée de se volatiliser était loin d’être une chose qu’elle avait envie de faire, désormais. Elle avait rayé cette option dès qu’elle lui avait traversée l’esprit. Elle pinça les lèvres et patienta, mais elle ne remarqua aucune réaction chez son ancien tuteur. Lorsqu’elle posa à nouveau les pupilles sur lui, elle vit qu’il n’avait sans doute pas l’intention de répondre à l’appel. Les battements de son cœur se faisaient de plus en plus rapides, parallèlement à l’émotion qui s’accumulait à une vitesse fulgurante en elle. D’un seul mouvement, sans y réfléchir davantage, elle passa ses bras autour de Ji Hoon et l’attira vers elle. Elle conservait la tête de côté, blottie contre son torse, puis elle alla chercher directement le portable dans la poche arrière du coréen. Elle n’avait pas eut d’hésitation, car elle l’avait vu faire si souvent qu’elle savait, en connaissance de cause, qu’il avait l’habitude de mettre l’appareil téléphonique à cet endroit. Elle n’eut pas plus besoin de regarder l’objet du délit afin de le fermer. Elle n’était pas née de la dernière pluie et savait donc sur quelle touche appuyer sans la voir pour autant. Par la suite, elle resserra son étreinte autour de lui en serrant le cellulaire dans sa main. Maintenant qu’elle y était, elle se devait d’aller jusqu’au bout, n’est-ce pas? De toute façon, la totalité de sa bonne volonté venait de partir en fumée. Elle était de retour à la case départ. Elle aurait voulu avoir toute la misère du monde à retenir ses larmes mais, à l’instar de cela, elles coulaient aussi silencieusement que possible sur ses joues. Pourquoi devait-elle aimer Ji Hoon encore plus qu’avant? Elle ne voulait pas se montrer faible devant lui, une fois de plus, ni lui avouer par le fait-même qu’elle était loin d’avoir mis de l’ordre dans les sentiments qu’elle nourrissait pour lui. Elle n’y était pas parvenue, en bout de ligne. Malheureusement, elle devait accepter qu’elle n’aurait jamais le contrôle là-dessus… puis qu’elle le voulait maintenant plus que jamais. Elle avait envie de rester dans le refuge de ses bras, voire de se pelotonner contre lui. Elle désirait pouvoir l’embêter à nouveau, lui lancer des répliques auxquelles il répondrait avec son sourire mesquin – mais ô combien séduisant –. Elle voulait aussi rigoler… mais ses fantaisies allaient plus loin. Elle rêvait de pouvoir marcher main dans la main avec lui. Elle voulait partager toutes les joies d’être en couple avec lui. Peu lui importait son caractère volage, pour ne pas dire audacieux quand il s’y mettait. Elle l’aimait, elle n’y pouvait rien.
      « S’enlacer… C’est ce que font les vieux amis quand ils se revoient, n’est-ce pas? » demanda-t-elle d’une voix chevrotante, en attente de se faire repousser.

*****
For the rest of her life, she's loving him still.
For the last of many miles,
She's loving him still,
After all this time.

*****
[Paroles : After All This Time - Simon Webbe]
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



You're on my heart, just like a tatoo _
MessageSujet: Re: You're on my heart, just like a tatoo   You're on my heart, just like a tatoo Icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

You're on my heart, just like a tatoo

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Saranghee :: TABLEAU D'AFFICHAGE :: 
Section des membres
 :: 
SPEED RP
-